La Sophrologie au secours des personnes qui souffrent d’acouphènes

  • mars 8th, 2018

Qu’est-ce qu’un acouphène ?

L’acouphène est une perception involontaire de sons non générés par un bruit extérieur. Il peut être ressenti dans une oreille ou dans les deux mais également à l’avant ou l’arrière de la tête. Il s’agit d’un symptôme: l’acouphène n’est pas une maladie mais la conséquence d’un trouble. Occasionnel ou chronique et il est perçu par intermittence ou en continu selon les patients. Toutes les tranches d’âge peuvent être affectées: en effet, 56 % des 16-34 ans disent avoir déjà ressenti au moins une fois un bourdonnement d’oreille.

Ces sons qui nous parviennent peuvent devenir obsédants, les acouphènes prennent alors une place centrale et empêchent de vivre normalement.

L’audition est un critère de santé déterminant. Si certaines limitations fonctionnelles auditives peuvent être soignées ou endiguées grâce à des appareils, les acouphènes sont un cas à part. Il est impossible de les soigner, il faut les limiter et surtout apprendre au patient à vivre avec.

Un son fantôme

Près de 5% des personnes souffrent d’acouphènes objectifs: dans leur cas, l’origine des sons peut être clairement identifiée et s’explique par des problèmes musculaires ou vasculaires à même d’être traités.
Pour les 95% restant, l’acouphène est subjectif: le bruit n’est entendu que par la personne qui en souffre. Dans la grande majorité des cas, l’acouphène chronique est lié à une perte de l’audition entraînée par l’altération des cellules ciliées. Ces cellules sensorielles constituent l’organe de Corti : l’organe de la perception auditive. En cas de dégradation, elles émettent des influx nerveux incontrôlés qui causent un dysfonctionnement cérébral. Comme le symptôme du membre fantôme (une personne amputée ressentant une douleur dans une partie de son corps qui a été enlevée), le cerveau perçoit alors un son qui n’a pas de réalité.

Environ 20% des personnes acouphéniques ressentent une souffrance quotidienne invalidante. Le facteur déterminant est l’état émotionnel au moment de la prise de conscience de l’acouphène. Les personnes acouphéniques déclarent souvent que quand ils sont détendus, en compagnie d’amis, par exemple, l’acouphène se fond dans le bruit ambiant et ils peuvent ne plus l’entendre du tout, en revanche quand ils sont soumis au stress, à l’angoisse ou à trop de fatigue alors l’acouphène prend le dessus, et ils se sentent envahis, impuissants. Cela génère généralement chez eux d’avantage de stress et encore plus de fatigue, alimentant ainsi le cercle vicieux du « stress qui nourrit l’acouphène qui nourrit le stress qui nourrit l’acouphène… ». Cette situation peut vite devenir invivable d’autant qu’ils se sentent très isolés dans leur souffrance, souvent incomprise de leur entourage, car très difficile à partager.
Plusieurs prises en charges des acouphènes sont possibles « médicamenteuse, stimulations électro-acoustiques, par thérapie d’habituation ». Cependant si les traitements médicamenteux ou les interventions chirurgicales sont souvent proposés dans le cas d’acouphènes objectifs, en cas d’acouphènes subjectifs les résultats ne sont pas toujours satisfaisants.

La sophrologie joue alors un rôle prépondérant, pour que le patient s’habitue aux acouphènes.

Thérapie d’habituation et mieux-vivre

Les thérapies cognitives, comportementales qui visent à évacuer les ressentis négatifs sont de plus en plus proposées par les ORL. Elles permettent à la personne acouphénique de redevenir acteur de sa guérison en diminuant la charge émotionnelle. Souvent prescrites dans le cadre d’acouphènes subjectifs, les résultats sont concluants et 70 % des personnes acouphéniques ayant recours à ces techniques déclarent avoir une perception neutre de leur acouphène après thérapie. Les sons ne sont pas éliminés mais elles parviennent à les oublier.

Le sophrologue travaille en effet pour que la personne parvienne à un état où le cerveau devient indifférent ; on parle de thérapie d’habituation. La sophrologie permet dans un premier temps d’identifier les symptômes et de prendre du recul. Le sophronisé doit aussi regagner l’estime de soi, mettre un terme à l’enfermement généré par les acouphènes en gérant ses émotions. La fatigue générée par les acouphènes, l’impression d’être constamment sollicité par un bruit peut aussi être endiguées grâce à des exercices de relaxation et de respiration.

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